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des tortures réelles. N’imitons pas l’abbé Bournisien, qui niait les souffrances d’Emma, parce qu’Emma ne souffrait ni de la faim ni du froid. Tel ne sent pas les dents de fer qui mordent sa chair, tel autre est offensé par un oreiller de duvet. Flaubert, comme la princesse de la Renaissance, « porta plus que son faix de l’ennui commun à toute créature bien née ».

Il trouva quelque soulagement à hurler des maximes pitoyables. Ne lui en faisons pas un grief trop lourd. C’est vrai qu’il avait des idées littéraires parfaitement insoutenables. Il était de ces braves capitaines qui ne savent pas raisonner de la guerre, mais qui gagnent les batailles.