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s’amusait à suivre des yeux les mouvements de madame de Gromance, dans ce costume qui exagérait joliment tout le féminin de ce corps de femme. Il ne savait pas si c’était gracieux ou ridicule. Il ne savait pas s’il fallait trouver ces aspects-là vraiment pas beaux, ou en éprouver une toute petite joie d’art. Sa perplexité venait de ce qu’il se rappelait une longue discussion soulevée à ce sujet, l’hiver précédent, chez son père, un après-dîner, au fumoir, par deux vieux connaisseurs, M. de Terremondre, qui ne savait rien de plus adorable qu’une jolie femme en corset et en pantalon, et Paul Flin, qui plaignait au contraire la disgrâce d’une dame à ce point précis de sa toilette. Gustave avait suivi la dispute qui était amusante. Il ne savait à qui donner raison. Terremondre avait de l’expérience, mais il était vieux jeu et trop artiste ; Paul Flin passait pour un peu bête, mais très chic. Gustave inclinait, par malveillance naturelle et affinités élec-