Page:Anatole France - Histoire comique.djvu/61

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je vous aurais suivis, pardi !

Elle arrêta durement sur lui ses prunelles trop claires :

— Ça, je te le défends, tu m’entends ! Si j’apprends que tu m’as suivie une seule fois, je ne te revois plus. D’abord, tu n’as pas le droit de me suivre. Je suis libre de faire ce que je veux, peut-être !

Suffoqué de surprise et de colère, il balbutia :

— Pas le droit ? Pas le droit ?… Tu dis que je n’ai pas le droit ?…

— Non, tu n’as pas le droit… Et puis, je ne veux pas.

Son visage prit une expression de dégoût :

— C’est ignoble d’espionner une femme. Si tu essayes seulement une fois de savoir où je vais, je te fiche à la porte, et ce ne sera pas long.

— Alors, murmura-t-il, plein de stupeur, nous ne sommes rien l’un pour l’autre, je