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la curie fut ornée de statues et de peintures, mais ne présentait sans doute rien de semblable dans les premiers siècles de la république.

La curie devait être assez vaste pour contenir six cents sénateurs, nombre auquel ils furent portés à l’époque des Gracques. Il n’y avait pas de tribune. Chacun à son tour se levait et parlait de sa place ; souvent on votait en la quittant pour aller se ranger avec ceux dont on partageait l’opinion.

Le sénat ne s’assemblait pas toujours dans la curie ; il s’assemblait aussi tantôt dans un temple, tantôt dans un autre ; car il se considérait lui-même comme une chose sacrée. C’était en général dans les temples voisins du Forum.

Le choix du temple où le sénat tenait ses séances n’était pas indifférent. Quelquefois on voit le motif qui l’a déterminé. Il était beau de se réunir dans le temple de la Concorde[1] pour entendre Cicéron accuser Catilina. C’était protester contre ceux qui, ouvertement comme Catilina, ou secrètement comme César, poussaient aux dissensions civiles. Ce ne fut pas sans intention qu’après le meurtre de celui-ci le sénat, qui ne l’avait pas défendu, se rassembla dans le temple de Tellus, élevé là où avait été rasée la maison de Spurius

    était carrée ; si elle formait un carré long, sa hauteur égalait la moitié de la longueur ajoutée à la largeur. (Vitr., V, 2, 1.)

  1. On songea à dédier la curie elle-même a la Concorde. (Cic., De dom., 51.)