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M. Mommsen[1], rejette, avec un dédain quelque peu superbe, ces influences auxquelles ont cru, après les anciens, d’autres savants non moins illustres, et parmi eux Ottfrid Müller.

Je voudrais me trouver à Rome avec M. Mommsen. J’aurais sans doute beaucoup à y apprendre dans ses doctes entretiens ; mais si j’étais assez heureux pour y faire quelque promenade historique avec lui, je tâcherais de le rendre moins sévère pour l’opinion des anciens et d’Ottfrid Müller, qui est aussi la mienne.

J’irais voir avec lui le mur de la Rome du Palatin, construit à la manière étrusque, et dont une partie est encore là pour nous montrer les Étrusques donnant à Rome naissante son plus ancien rempart ; les restes de l’enceinte de Servius Tullius, également étrusque et qui avait trois lieues de tour ; la Cloaca maxima, ce prodigieux travail d’utilité publique, qui est visiblement étrusque ; puis je le prierais de contempler en esprit le grand cirque, établi entre deux collines ; sur l’une des cimes du Capitole, le temple de Jupiter avec ses trois Cella, selon le rite étrusque, et les statues en terre cuite dont son faîte

  1. Les droits légitimes de l’Étrurie à une influence réelle exercée sur les Romains au temps des rois ont été revendiqués par un Toscan profondément versé dans l’histoire de Rome et du droit romain, M. P. Capei, dans les archives historiques d’Italie (Nuov. Ser., t. IV), ce recueil fondé par H. Vieusseux, et qui a concouru, comme tout ce qu’a fait ce patriote universellement honoré, à la régénération de l’Italie.