gement qu’elle occupait dans le château, elle laisserait
du moins dormir en repos les autres habitants.
Pendant quelque temps, après cette convention,
on n’en eut plus de nouvelles ; mais cinq
ans après l’exorciseur vint à mourir, et la nonne
se hasarda à reparaître ; cependant elle était devenue
beaucoup plus traitable ; elle se promenait
en silence et ne paraissait jamais qu’une fois en
cinq ans, usage qu’elle a conservé jusqu’à ce jour,
si l’on en croit le baron. Il est très-intimement
persuadé que tous les cinq ans, au cinq du
mois de mai, aussitôt que l’horloge du château a
sonné minuit, la porte de la chambre habitée par
la nonne s’ouvre (notez que cette porte est condamnée
depuis plus de cent ans); le spectre en sort
avec sa lampe et son poignard, descend l’escalier
de la tour de l’est et traverse la grande salle. Cette
nuit là le portier, par respect pour l’apparition,
laisse toujours les portes du château ouvertes ;
ce n’est pas que l’on croie cette précaution nécessaire,
car on sait bien que la nonne pourrait fort
aisément passer par le trou de la serrure si elle le
jugeait à propos (quoiqu’elle paraisse, au moins
en quelques circonstances, être véritablement un
corps, puisqu’elle fait, dit-on, du bruit en mar-
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