gré le charme qui retenait Joséphine auprès de
son amant, elle était si empressée de lire cette
pièce, qui lui paraissait le seul moyen d’échapper
à la colère de sa mère, qu’elle le quitta plus tôt
qu’à l’ordinaire, et elle n’était pas dans la rue
qu’elle lut avec la plus grande attention cet écrit
important, qui lui parut valoir tous les contrats de
mariage. Elle le cache dans son sein et se rend chez
sa maîtresse de dessin, qui est chaque jour plus
étonnée de son changement. — Mais vous êtes sûrement
malade, mademoiselle Moreau ? — Moi ! mademoiselle,
pas du tout, je me porte très-bien. —
Mais vous êtes d’une pâleur extrême et votre physionomie
porte une tristesse qui m’afflige. — Vous
êtes bien bonne, mademoiselle, mais vous savez
que ma mère me rend si malheureuse. — Ah ! je le
sais, mais enfin vous êtes riche, il faut penser à
vous marier. Joséphine soupira. Aimeriez-vous
quelqu’un ? — Tenez, mademoiselle Précieux (c’était
le nom de la maîtresse de dessin ; et on peut
dire que son nom ne donnait pas une idée juste
de son talent, car ses tableaux n’étaient rien moins
que précieux ; maison ne pouvait lui reprocher
d’autre défaut ; c’était ce qu’il y avait de meilleur
sur la terre) ; vous me dites-là des choses qui me
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AMOURS. TOME 2.
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