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CHAPITRE V

navires qui sombrent ; le brick le Colibri ; la frégate le Captain ; le steamer London ; l’écueil sous la vague ; la galiote Nottingham ; Falconer et son poème du Naufrage ; le trois-mâts l’Amphitrite ; le vaisseau le Superbe ; le vapeur Ville-de-Malaga ; un vaisseau-école ; le croiseur Reina-Regente ; le steamer Drummond-Castle ; le vapeur le Salier.

Parfois le navire sombre tout à coup sous l’effort du vent, comme cela arriva pour le Colibri, pour le Captain et tant d’autres, hélas !

C’est avec une brise très fraîche, une mer grosse, et des grains successifs que périt le brick-aviso le Colibri, dans les eaux de Madagascar, en février 1845. Le navire fatiguait fort par la violence des coups de tangage, « le grain tomba à bord si rapidement et avec tant de force, a écrit, dans son rapport M. Anquez, l’un des officiers survivants, que, quoique je fisse mettre la barre au vent et amener le grand hunier en faisant le commandement pour le petit, l’inclinaison devint dangereuse, et l’eau, passant par-dessus les bastingages, entra par les sabords. Ne voyant pas le navire arriver, je demandai au timonier si la barre était au vent ; il me dit que oui, et que le navire n’obéissait pas. Je sautai au grand panneau et j’appelai tout le monde sur le pont pour me débarrasser du grand hunier et de la grand’ voile ; mais en jetant un regard autour de moi, je m’aperçus qu’il était trop tard, et j’ordonnai de larguer les écoutes des huniers. Malheureusement cet ordre ne fut pas exécuté et l’eau commença à gagner les panneaux.

Avant même que le capitaine eût pu répondre au timonier qui l’appelait, le brick s’engloutit et tout disparut.

Un fort coup de vent, une mer en un moment agitée, vent et mer n’ayant néanmoins rien de menaçant pour la plupart des navires, peuvent causer encore bien des malheurs !