Page:Améro - Les aventuriers de la mer.pdf/271

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE XXIII

LES ANTHROPOPHAGES DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE ; LES MARINS HOLLANDAIS ; MASSACRE DU CAPITAINE MARION DU FRESNE DANS LA BAIE-DES-ÎLES ; TAKOURI ; LE CAPITAINE CROZET ; LE CANOT DE L’Aventure ; LAgnès ET LE MATELOT RUTHERFORD ; LES CANAQUES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE ; MASSACRE DES MARINS DE LAlcmène ; AUX ÎLES TONGA : LUnion ET ELISA MOSEY ; JOHN WILLIAMS AUX NOUVELLES-HÉBRIDES ; LE DÉTROIT DE TORRÈS ET LA NOUVELLE-GUINÉE ; LE Northumberland ; LE CAPITAINE MORRELL AUX ÎLES SALOMON ; LE Saint-Paul DANS L’ARCHIPEL DE LA LOUISIADE ; TROIS CENT QUATORZE CHINOIS TUÉS ET MANGÉS EN 1858 ; ENCORE LE MOUSSE NARCISSE PELLETIER.

Le Hollandais Tasman, qui reconnut le premier les côtes de la Nouvelle-Zélande, rencontra tout d’abord l’hostilité des naturels de cette grande île (1642). Tasman naviguait de conserve avec un autre bâtiment hollandais. Les deux navires furent l’objet de la surveillance des insulaires qui, dans leurs doubles pirogues, étudiaient de très près leurs mouvements avec de mauvaises intentions, comme on s’en aperçut vite : un canot monté par un quartier maître et six matelots, se détachant d’un des navires pour porter des ordres à l’autre, les pirogues des sauvages coururent dessus avec une telle impétuosité que, sous le choc, le canot hollandais se remplit d’eau et faillit chavirer.

Les insulaires attaquèrent aussitôt. « Le premier de ces traîtres, raconte Tasman dans son livre de bord, armé d’une pique grossièrement aiguisée, donna au quartier maître Cornélius Joppe un coup violent dans la gorge, qui le fit tomber dans la mer. Alors les autres naturels attaquèrent le reste de l’équipage du canot avec leurs pagaies et de courtes et épaisses massues. Dans cet engagement, trois de nos hommes