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CHAPITRE XIV

Navires secourus tardivement ; le Deutschland ; service de sauvetage insuffisant ; sauvetage accompli en pleine mer par un bâtiment en péril. le Jean-baptiste et la Léonie ; le Clipper de l’Alert et le Comte-d’Eu ; un équipage qui opère son propre sauvetage ; le Duroc ; l’enseigne magdelaine ; le commandant de la Vaissière, sa femme et leur petite fille ; le canot la Délivrance ; sauvetage mémorable accompli sur la côte d’irlande ; le Killarney.

Nous avons vu des navires secourus, des marins, des passagers recueillis en mer. Il faut bien dire que les secours n’arrivent pas toujours avec tout l’empressement et tout le dévouement que l’on pourrait désirer. En 1875, le 5 décembre, le transatlantique Deutschland, parti de Brème pour New-York avec cent cinquante passagers, s’ensabla sur la côte du comté d’Essex, pieds du port de Harwich ; les naufragés menacés de périr par la grosse mer, la neige, le froid, lancent dans la nuit des fusées d’appel ; on leur répond du rivage par d’autres fusées ; mais aucun secours n’apparaît : on manquait de bateaux de sauvetage à Harwich, l’équipage du remorqueur refusait de prendre la mer, la trouvant « trop agitée » : des bateaux à vapeur anglais passaient en vue du Deutschland et poursuivaient leur route sans s’arrêter.

Le vapeur transatlantique allemand coulant bas, demeura dans cette situation, où chaque coup de mer lui enlevait un matelot ou un passager, deux jours et deux nuits. Enfin un remorqueur se décida à sortir du port et put recueillir cent trente-six personnes encore vivantes, sur les deux cent vingt-deux que le Deutschland avait à son bord, au moment de son départ.