CHAPITRE X
Quand on part pour un lointain voyage sur mer, on pense aux mauvais temps à essuyer, rarement à l’éventualité d’un incendie. Il n’y a pourtant rien de plus horrible que la perspective de périr à la fois par le feu et par l’eau. Qu’un incendie se déclare à bord d’un navire chargé de nombreux passagers, et qu’il prenne vite les proportions d’une conflagration générale, on s’efforce de retarder ses progrès en bouchant hermétiquement les écoutilles et toutes les autres ouvertures, en couvrant les issues avec des voiles, des couvertures et des matelas pour empêcher l’air de pénétrer dans la cale ; mais l’air trouve assez de libres passages ! Le fléau lui en ouvre de nouveaux.
À quoi sert le jeu des pompes dans de semblables extrémités ? C’est en vain qu’on lutte. Bientôt d’énormes tourbillons d’une fumée noire et épaisse, vomis par les écoutilles, roulent en torrents d’un bout à l’autre du navire.
Les moyens de sauvetage disposés d’avance deviennent inutiles. Les