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CHAPITRE X

Incendies en mer ; Terrible cri : au feu ! L’eau introduite dans le navire ; Brûlé, étouffé ou noyé ; Difficulté d’user des moyens de sauvetage ; Incendie du Niewe-Hoorn ; Incendie du vaisseau le Prince ; Il saute en l’air ; Les Six-Sœurs ; Le Kent ; 344 soldats à bord avec leurs femmes et leurs enfants ; Sauvetage inespéré ; Bel exemple de discipline ; l’Amazone ; L’Austria ; le Cospatrick, chargé de 429 émigrants, parmi lesquels 254 femmes et enfants ; Trois survivants ; Incendie et explosion du vaisseau cuirassé le Magenta ; Le Sphynx, 600 Circassiens asphyxiés et carbonisés.

Quand on part pour un lointain voyage sur mer, on pense aux mauvais temps à essuyer, rarement à l’éventualité d’un incendie. Il n’y a pourtant rien de plus horrible que la perspective de périr à la fois par le feu et par l’eau. Qu’un incendie se déclare à bord d’un navire chargé de nombreux passagers, et qu’il prenne vite les proportions d’une conflagration générale, on s’efforce de retarder ses progrès en bouchant hermétiquement les écoutilles et toutes les autres ouvertures, en couvrant les issues avec des voiles, des couvertures et des matelas pour empêcher l’air de pénétrer dans la cale ; mais l’air trouve assez de libres passages ! Le fléau lui en ouvre de nouveaux.

À quoi sert le jeu des pompes dans de semblables extrémités ? C’est en vain qu’on lutte. Bientôt d’énormes tourbillons d’une fumée noire et épaisse, vomis par les écoutilles, roulent en torrents d’un bout à l’autre du navire.

Les moyens de sauvetage disposés d’avance deviennent inutiles. Les