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Va gazouillant toujours ;
Sur l’aubépine blanche,
Je connais une branche
Qui garde mes amours…

C’est là-bas près des aulnes
Où, sur les flots plus lents,
Les grands nénuphars jaunes
S’endorment nonchalants ;
Des guirlandes fleuries,
Comme des broderies,
Courent aux alentours ;
Là vit ma bien-aimée,
Sous la fleur parfumée,
Protégeant nos amours !

Nous avons même rêve,
Même cœur à nous deux ;
Même espoir qui se lève
Sur nos horizons bleus !…
Rien pour nous n’est tristesse ;
Notre unique richesse
C’est tout l’or des beaux jours ;
L’eau, les fleurs, le zéphire,
Frère, savent suffire,
Suffire à nos amours !…