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LE MATIN



I.


Voici l’heure où l’aube pâle,
Assise en son char d’opale,
          Souriant
Aux zéphirs de son escorte,
Vient du ciel ouvrir la porte
          D’Orient.

La nuit, repliant ses voiles
Ainsi qu’on roule les toiles
          D’un décor,
À l’horizon se dérobe,
Mais derrière elle sa robe
          Traîne encor.

Les astres lointains pâlissent…
Les amoureux, lestes, glissent
          Des balcons,
Et, comme de blanches plumes,
Vers les monts volent les brumes
          En flocons.