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L’ADIEU AUX HIRONDELLES


Tu vedrai lontane arene
Nuovi monti, nuovi mari
Salutando in tua favella,
Pellegrina rondinella.

Tommaso Grossi.


Demain vous partirez, gentilles hirondelles,
Cherchant le ciel lointain des rivages dorés ;
Et sous les toits amis où grandirent vos ailes,
          Ô chères infidèles,
Combien de pauvres cœurs vivront désespérés !

Demain vous partirez, toujours vives et folles,
Sans soucis, sans regrets, révant d’autres amours,
Songeant aux nids laissés, là-bas, sous les coupoles,
          Aux douces brises molles,
Qui murmurent le soir sous les créneaux des tours.

Vers l’orient fleuri vous irez, oublieuses,
En fuyant, à plein vol, notre ciel embrumé,
Sur les minarets d’or, aux cimes lumineuses,
          Pour vos ailes frileuses,
Chercher des matins clairs le rayon bien-aimé !