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Des sapins verts les hautes cimes
Planent sur lui, sombres îlots,
Ainsi qu’on voit sur les abîmes,
Un rocher noir surgir des flots…

Un rayon sur leur front morose
Glisse et semble se balancer
Comme une longue écharpe rose
Qu’un filet d’or vient nuancer.

Sous les frissons de la froidure
La forêt change de décor ;
Les arbres pleurent leur parure,
Leurs larmes sont des feuilles d’or !

Sur les vallons et sur les plaines
Le soleil passe en souriant
Et va changeant ses verts domaines
En un beau tapis d’Orient… —

Jeanne, voici venir l’automne,
Voici les longs jours pluvieux ;
Des vents la plainte monotone
Est l’écho des tristes adieux…

— Adieu, chantent les pâles roses,
Au printemps, sur les églantiers,
D’autres que nous seront écloses
Et parfumeront vos sentiers !…