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SONNET



En mai, comme les églantines,
Toutes les âmes sont en fleurs.
Rien ne présage les douleurs,
Rien ne décèle les épines.

Nos illusions enfantines,
Séves ardentes de nos cœurs,
Ont les printanières splendeurs
Des robes vertes des collines.

L’hiver effeuille les rameaux,
La vie effeuille l’espérance,
Tout à la fois tombe en lambeaux.

Pour sentir d’autres renouveaux,
L’arbre attend qu’avril recommence
Et les cœurs morts vont aux tombeaux !…