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À ***
Toi qui sais maintenant le secret de l’azur,
Pourquoi sur chaque front une pierre retombe,
Ce que contient de vide ou d’espoir une tombe
Et quelle aube se lève au-delà de ce mur,
Réponds ! Dois-je, roulant sur la pente déclive
Où se heurtent pressés les mortels éperdus,
Vers un but incertain, comme eux, les bras tendus,
Laisser mon frêle esquif voguer à la dérive ?
Dois-je, oubliant mon vol comme un oiseau blessé,
Tristement, me blottir en ma désespérance,
Ployer, indifférent, au poids de la souffrance,
Ce front que l’idéal a jadis caressé ?…
Ou faut-il, champion que nul coup ne rebute,
Vers l’Eden inconnu le regard élevé,
Par l’austère malheur, fier athlète éprouvé,
Sans trêve et sans terreur, accepter chaque lutte ?