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RONDEAU.




Elles s’en vont les joyeuses pensées
Lorsque les ans sur nos âmes lassées
Viennent peser de leur poids rigoureux !
Des songes d’or le réveil douloureux
Las ! tristement, les a toutes chassées.

Heures d’amour, doucement caressées,
Fleurs de printemps, par nos lèvres froissées,
Quoi, c’est donc vrai ! dans l’oubli ténébreux
              Elles s’en vont ?…

Eh bien, partez, ô colombes blessées !
Sur d’autres fronts posez-vous empressées,
Illusions au vol aventureux…
Plus tard, ceux-là que vous rendrez heureux
Diront aussi de leurs heures passées,
               « Elles s’en vont !… »