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J’ai quelque part sous l’horizon,
Un champ de trèfle et de luzerne,
Trois pommiers près d’une maison
Que, sans moi, la Jeanne gouverne ;
En rêve, j’en vois l’escalier,
Pauvre roulier !

Le soir ma Jeanne, bien souvent,
Me sachant tout seul sur les routes,
Dit un Pater s’il fait le vent,
Un Ave s’il tombe des gouttes,
Car son cœur ne peut t’oublier,
Pauvre roulier !

Las ! j’en ai pour sept ans encor,
Si rien ne trouble le négoce,
Puisqu’il me faut cent écus d’or
Avant de penser à la noce
Et qu’un tonneau dorme au cellier,
Pauvre roulier !…