Page:Amélie Gex - Poésies - 1879.pdf/133

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
135

DÉPIT

RONDEAU.


Je veux aller, confiant en mon aile,
Au pays d’or où s’en va l’hirondelle
Pour m’enivrer d’azur et de parfums ;
Je veux aller, oubliant nos toits bruns,
Au doux pays où la nuit étincelle !

Vers l’oasis où le simoun rebelle,
En se frayant quelque route nouvelle,
Seul fait vibrer les échos importuns,
            Je veux aller !

Sous les palmiers où s’endort la gazelle
Pour y rêver sans que rien me rappelle
Le souvenir de mes amours défunts ;
Des jours passés pour n’en revivre aucuns,
Dans le désert, près du tigre, et… loin d’elle,
            Je veux aller !…