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JEUNES AMOURS.



Au temps de mes jeunes amours,
Quand j’adorais Blanche ou Rosine,
J’allais faisant de longs discours
À l’hirondelle ma voisine ;
J’évoquais la nymphe et l’ondine ;
Aux étoiles j’avais recours,
Au temps de mes jeunes amours.

Je connaissais tous les détours
Et les sentiers de la colline ;
Je hantais les noirs carrefours
Que le soir la lune illumine ;
J’allais chantant sur la ravine
Les vieux tensons des troubadours,
Au temps de mes jeunes amours.

Pour procurer de frais atours
À Marinette la blondine,
À l’aube, j’allais tous les jours,
Dans les bois, chercher l’églantine ;
Mes doigts rencontraient une épine,
Mais mon cœur souriait toujours
Au temps de mes jeunes amours.