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Oh ! qui nous les rendra cès heures envolées !
Les blanchies visions de nos nuits étoilées !
Le mirage doré d’un espoir triomphant
Qui planait, doux rayon, sur notre front d’enfant !
Qui nous rendra ces jours de paix et de lumière !…
Le baiser maternel ouvrant notre paupière
À l’heure où le soleil, frappant à chaque seuil,
Eveille pour chanter le merle et le bouvreuil !…

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Vous, les anges du rire, ô chères têtes blondes,

Enfants qui vous lassez en courses vagabondes
À poursuivre à travers les ondoyants sillons,
Dans leur vol inégal, tous les bleus papillons,
Savez-vous le bonheur qu’un de vos cris rappelle
À l’âme qui souvent sous la douleur chancelle,
Et quelle aube sereine, un instant, plane et luit
Sur le front du penseur quand, à votre doux bruit,
Le vent du souvenir sur ses ailes lui porte
Les parfums oubliés de sa jeunesse morte !