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« Dormez pendant qu’au loin rugissent les tempêtes,
Que le flot des humains s’écoule dans la nuit,
Que le grillon caché dans l’herbe sur vos têtes
                Bourdonne à petit bruit…

« Le printemps sur vos fronts épanouit la rose ;
Zéphir vient soupirer sous vos ombrages frais ;
L’oiseau chante en veillant sur la branche où repose
                Son nid dans le cyprès…

« Et moi, l’humble témoin d’un passé qui s’oublie,
Vieillissant près de vous, ô mes chers bien-aimés,
Je suis fier d’abriter sous une branche amie
                La place où vous dormez !…

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Puis quand l’automne vient, au souffle noir des brises,
Le peuplier jaunit, et frissonnant encor,
Secouant ses rameaux, couvre les tombes grises
                Avec ses feuilles d’or !