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LES CHERCHEUSES D’AZUR.



Quand le givre a transi les rameaux bruns des chênes,
Quand la rose a senti l’étreinte du verglas,
L’hirondelle, en rêvant aux parfums des lilas,
Va chercher le ciel bleu sur les plages lointaines.

Il lui faut des matins les suaves haleines,
Des beaux soirs du désert les lumineux éclats,
Les rayons de soleil, filtrant sous les toits plats,
Et les vagues frôlant les rives africaines !

— Dans notre monde étroit, triste et brumeux séjour,
Les âmes sont aussi des oiseaux de passage
Vers l’Orient divin s’enfuyant tour-à-tour…

Ces chercheuses d’azur, sans souci du naufrage,
Un soir prennent leur vol… hélas ! de leur voyage
Nul printemps, parmi nous, ne verra le retour !