Page:Amélie Gex - Poésies - 1879.pdf/107

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
109

LA FLEUR DU TEMPLE.


À C***.


Sur le vieux clocher de l’église,
À l’abri d’un sombre pilier
Dans les joints d’une pierre grise,
Croît un chétif violier.

La plante avec ses tiges frêles
Couvre les fentes du granit
Où tous les ans deux hirondelles
Reviennent suspendre leur nid.

Parfois, quand les oiseaux se posent
Un instant sur la vieille croix,
Le passant les entend qui causent
Avec la fleur à demi-voix :

« Ah ! disent-ils, pauvre fleur pâle,
« Que ton destin nous semble amer !
« Toi sur qui souffle la rafale
« Pendant les longues nuits d’hiver ;