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vieux peuple du Zend furent, au rapport des Perses, réunies dans vingt et une parties nommées Avesta, c’est-à-dire la parole divine et vivante[1]. Une partie de cette collection, Vendidad, constituait le code religieux universel et politique en vingt-deux Fargards, sous forme de dialogue. Zoroastre y reçoit immédiatement l’instruction d’Ormuzd. L’époque où vécut Zoroastre est difficile à déterminer. Il est certainement d’un temps où le royaume bactrien était libre encore, et n’est point postérieur au VIIIe siècle av. J.-C. Il est plus que probable qu’il connut la doctrine des Israélites. Le système des deux principes établit la communauté des religions de la Perse et de l’Inde, que Gœrres a si parfaitement analysées. Celle-là admettait, il est vrai, la conception d’un Dieu dans Zoruane Akaréné, le temps sans limite, l’être primordial ; mais, lui enlevant toute activité, toute influence sur les créatures, elle transportait à Ormuzd tous les attributs divins, hormis l’éternité et la substantialité. Ormuzd, principe du monde de la lumière, source de tout bien, était adoré, non point dans des temples bâtis de main d’homme, dans des figures taillées et sculptées[2], mais comme Dieu saint, dans le pur symbole de la lumière et du feu. Vis-à-vis d’Ormuzd est Arihman, le mauvais esprit, source de tout mal, régnant dans le monde des ténèbres. Sept Amschaspands (princes de la lumière) entourent le trône d’Ormuzd ; les Izeds, ou bons génies, leur sont subordonnées. Sept autres princes, les méchants Dews, environnent Arihman et ont sous leur dépendance un grand nombre de dews inférieurs. Les royaumes de la lumière et des ténèbres sont dans une lutte perpétuelle. La dualité se retrouve dans tout le monde des esprits. Cependant Ormuzd doit un jour remporter la victoire et anéantir le mal. La doctrine du Zend conserve l’idée de la liberté morale et de la pureté primitive de l’homme ; le mal qui est en lui est une œuvre des mauvais esprits. L’homme se présente sous une double face : comme homme pécheur, exposé à l’influence des mauvais esprits dans la lutte terrestre ;

  1. Kleuker, Zend-Avesta. Riga, 1776. — Id., Appendice du Zend-Avesta. Riga, 1781-83. — Id., Abrégé du Zend-Avesta. — Vullers, Fragments de la religion de Zoroastre. Bonn, 1831.
  2. Cf. Hérod., Hist. I, 131-132.