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§ 13. — Valeur de l’histoire ecclésiastique ; but, utilité de son étude.
Valois, dans la dédicace de son édition d’Eusèbe, t. I. — Griesbach. de Hist. ecclesiast. nostri sæculi usibus sapienter accommodatæ utilit. Ien., 1776. — F.-Ar. Kœthe, Influence de l’hist. ecclésiast. sur le caractère et la vie de l’homme, 3 leçons. Leipzig, 1810, in-4.

Ce qu’une science est en elle-même détermine sa valeur ; ce qu’elle réalise fait son utilité. La science qui nous occupe est, en elle-même, le développement du royaume de Dieu sur la terre, la restauration de l’humanité, libérée et sanctifiée par l’action divine. L’histoire ecclésiastique a donc pour objet le plus sublime de tous les objets dont s’occupe l’histoire, et de là toute sa valeur. Avec le Christianisme naît pour l’homme une ère nouvelle de développement et de civilisation. Dans l’histoire de l’Église, le Chrétien, membre de l’Église, trouve sa propre histoire. Il croit, il aime davantage l’Église et sa doctrine, à mesure qu’il apprend mieux à connaître la puissante influence du Christianisme pour l’amélioration des mœurs et la sanctification du genre humain. Les scandales qui, de loin en loin, peuvent affliger l'Église, n’altèrent point aux yeux du chrétien la valeur de son histoire. « Car, dit très-bien Klée, toute histoire montre l’homme dans le mal, la Providence en lutte avec le péché : si plus que partout ailleurs, la puissance du péché se montre dans l’histoire de l’Église, cela tient à la nature même des choses. »

L’étude de l’histoire ecclésiastique a donc principalement pour but de satisfaire l’intérêt légitime que nous devons prendre, comme membres du genre humain, au développement de son histoire. À ce but principal s’en peuvent joindre d’accessoires, comme de reconnaître l’état actuel de l’Église d’après la science du passé, de fonder ses convictions religieuses, etc.

Quant à son utilité, l’histoire ecclésiastique nous procure d’abord tous les avantages de l’histoire en général ; elle développe en nous le sens pratique, comme les sciences théoriques forment l’esprit à la spéculation. Rappelons-nous le texte classique de Cicéron : Historia vero testis tem-