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rivent à ce terme, comme Pythagore, Platon et le Christ, dont les âmes, même durant leur apparition terrestre, étaient dans un rapport intime avec Dieu. Une vertu divine avait réveillé en eux la réminiscence de leur vie antérieure, et les avait rendus capables de s’élever au-dessus de l’horizon borné de la vie commune et d’arriver à l’adoration du vrai Dieu. Tous les hommes, du reste, ont la même destination.

Malgré le spiritualisme de cette théorie religieuse, Carpocrate favorisa la corruption des mœurs les plus dissolues, et se fit par là de nombreux partisans en Égypte et à Rome. Son fils naturel Épiphane propagea sa doctrine immorale dans l’île de Céphalonie, enseignant, ainsi que Platon, la communauté des femmes et des biens, comme le vrai moyen d’honorer la Divinité, et terminant d’ordinaire la solennité des agapes de la secte par les plus abominables excès (concubitus promiscuos)[1].

2.xxxbasilide.
Iren. I, 24. Clem. Alexand. Strom. Euseb. IV, 7. Epiph. Hær. 24 (Opp., t. I, p. 68 sq.). Theodoret. Hæretic. Fab. I, 2, 4, p. 584. Les Philosophumena, p. 225-244. Cf. Tillemont, t. II, p. 219 sq. Dict. des hérésies par Pluquet, art. Basilide, Édit. Migne, 1847.

Basilide, d’après saint Épiphane, venu de Syrie en Égypte dans la première partie du IIe siècle, y dogmatisa avec zèle, aidé puissamment par son fils Isidore. Son système repose sur une tradition secrète, originaire de Cham, fils de Noé, transmise aux sages orientaux Barkoph et Barchor, et parvenue, depuis la venue du Christ, par Glaukias, l’herméneute de Pierre, et par l’apôtre Mathias, jusqu’à lui et son fils Isidore. Ce système rappelle les doctrines de la Perse et présente les caractères principaux du manichéisme. Il est d’ailleurs démontré historiquement qu’il propagea sa doctrine en Perse avant l’apparition de Manès.

Dieu est l’être primordial, incompréhensible, ineffable (θεός ἄρρητος) ; de son sein se déploient sept puissances (δυνάμεις),

  1. Nitzsch, Hist. de l’antinomisme (Études théol. et crit., 1846, IIe livr.).