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de charité : il y avait scission, schisme (σχἱσμα)[1].

Il ne faut pas confondre avec le schisme et l’hérésie les dissidences théologiques (dissidia theolog.). Celles-ci ne portent que sur la forme de la science théologique, sans en altérer nécessairement le contenu, ou sur des opinions probables et controversées (theologomena), qui n’ont point été expressément et doctrinalement résolues par l’Église, et qui ne contredisent point l’ensemble de la doctrine chrétienne[2].

§ 3. — Histoire. — Histoire ecclésiastique.
Gœrres, Base, division et succession de l’Hist. universelle.
Breslau, 1830.

Ce qui s’est passé dans la sphère des choses temporaires forme l’histoire, dans son sens le plus général. Cependant tout ce qui arrive n’appartient point à l’histoire : les événements importants, qui excitent ou promettent un intérêt moral, sont seuls de son ressort ; et c’est pourquoi son objet principal est l’homme, considéré en lui-même, dans ses rapports nécessaires avec l’État et l’Église, et principalement dans sa direction morale et spirituelle. Dès lors l’histoire, comme fait, est le développement de l’esprit humain, tel qu’il se manifeste dans ses relations sociales et ses rapports publics avec l’État ; comme science, elle est l’intelligence de ce développement ; comme art, elle en est la reproduction ou la représentation par la parole (histoire proprement dite). C’est dans ces limites qu’était restreinte l’histoire des temps antérieurs au Christianisme, qui ne considérait que l’homme terrestre : aussi ne pouvait-il être question alors d’histoire ecclésiastique, puisque les choses spirituelles et matérielles, religieuses et nationales, l’Église et l’État, étaient encore confondus. L’histoire était toute politique. L’histoire de l’Église ne commence qu’avec le

  1. Sur la différence entre l’hérésie et le schisme, voy. Augustin. advers. Crescon. grammat. Donatist., lib. II, c. 3 sq. (Opp. ed. Bened. in-4. Bassani, t. XII, p. 520 sq.)
  2. Une maxime faussement attribuée à saint Augustin est tout à fait dans l’esprit de l’Église : « In necessariis unitas, in dubiis libertas, in omnibus caritas. »