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tien ne peut Être affranchi tant qu’il reste chrétien. Bientôt le feu mis au palais impérial, probablement à l’instigation de Galérius, les révoltes en Arménie et en Syrie et la résistance des chrétiens occasionnent au second édit [303]. Les évêques, les ecclésiastiques doivent tous être emprisonnés, et les prisons, destinées aux criminels les plus infâmes, regorgent peu après d’une multitude de prêtres. Un troisième édit ordonne de contraindre, par les tortures les plus cruelles, les chrétiens captifs à sacrifier aux idoles. Dioclétien espérait que les évêques et les maîtres une fois domptés, les fidèles suivraient leur exemple. Alors l’Église vit des troupes d’hommes et de femmes mourir pour leur foi, se précipiter dans la flamme des bûchers avec un incroyable courage. Mais elle eut aussi la douleur d’en voir d’autres renier leur croyance et abandonner les livres saints réclamés par les païens (traditores). Cependant le but de Dioclétien n’était point encore atteint. Il parut un quatrième édit [304], qui ne laissait aux chrétiens que le choix entre le sacrifice aux idoles ou la mort[1]. Les gouverneurs, les tribunaux païens s’empressaient de réaliser les ordres impériaux. En Phrygie, le proconsul fit incendier une église remplie de monde. Eusèbe prétend même que c’était une ville entière[2]. Partout le nombre des victimes fut effrayant ; encore ne furent-elles pas toutes enregistrées. Ce fut particulièrement l’Église d’Orient qui souffrit sous Dioclétien et Galérius. Prisca et Valéria, leurs femmes, qui étaient chrétiennes ou désiraient l’être, furent obligées de sacrifier aux idoles. Les chambellans Dorothée et Gorgonius furent étranglés. « Un autre serviteur de l’empereur, Pierre, digne de son nom, dit Eusèbe, fut cruellement déchiré à coups de fouet et lentement brûlé sur un gril. » En Afrique, en Italie, dans une partie des Gaules, la rage de Maximien Hercule fut telle qu’on lui attribua l’extermination de toute la légion Thébéenne[3] et

  1. Euseb. de Martyrib. Palæst. c. 3 ; suppl. à Euseb. Hist. eccles., lib. VIII ad fin.
  2. Lactant. Instit. div. V, 11 ;’Éuseb. Hist. ecclesiast. VIII, 4, 8, 9-13.
  3. la légion thébéenne, nommée, pour la première fois, dans le Ve siècle, dans la Vita Romani (Bolland. Acta SS. febr., t. III,