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rejettent après 451. Pupiénus et Balbin passèrent rapidement sur le trône [238]. Gordien tint jusqu’en 244, grâce aux victoires remportées en Orient par Mésithée, son ami. À la mort de ce dernier, Philippe l’Arabe détacha l’armée du parti de Gordien et priva à la fois ce prince du trône et de la vie. Philippe montra, durant son règne [244-249], tant de bienveillance aux chrétiens qu’en le comparant aux princes qui les avaient persécutés, ils crurent qu’il était chrétien lui-même. Le bruit se répandit en effet, peu après sa mort, qu’ayant voulu prendre part aux saints mystères, durant la solennité de Pâques, il en avait été repoussé, à cause de ses crimes antérieurs, par Babylas, évêque d’Antioche, et qu’il s’était mis au rang des pénitents[1]. Le nombre des croyants augmenta à mesure que les préjugés contre les chrétiens tombèrent, durant la longue paix dont ils jouirent, et qui ne fut interrompue que par la persécution de Maximin. Mais, parmi ces nouveaux fidèles, il y en eut beaucoup qui entrèrent dans l’Église sans véritable vocation, par cela même qu’on n’en exigeait plus les sacrifices pénibles imposés anciennement. Ils augmentèrent le refroidissement de la charité fraternelle qu’avait déjà produit, dans plusieurs Églises, la tiédeur morale de ses membres. Il fallait donc, pour rallumer la charité éteinte, un feu dévorant et purificateur, et il fut allumé par Dèce [249-251].

Des lois pénales portées contre les chrétiens signalèrent son élévation au trône impérial Tous les proconsuls durent intimer aux chrétiens l’ordre d’abandonner leur religion et

    de leur conductrice, et dans le calendrier du monastère d’Essen de la fin du IXe siècle il est question de onze mille vierges. Cette tradition vulgaire repose évidemment sur une fausse manière de lire les expressions : Ursula et XI. M. artyres V. irgines. Cf. Chronic. Hirsaug., t. I, p. 450. Note de cette dernière édition : Pour nous la tradition vulgaire n’est pas si évidemment erronée. À côté des vierges qui moururent en défendant le double trésor de leur foi et de leur virginité, furent massacrés des prêtres, des fidèles, des femmes, des enfants eux-mêmes. Leur foi, leur courage, leur mort, leur donnèrent tant de points de ressemblance avec Ursule et ses compapgnes, qu’on les honora dans la suite comme faisant partie de la sainte troupe. Voir Acta sanctorum, t. LVIII, p. 74 sq. Ag. Sabatier.

  1. Euseb. Hist. ecclesiast. VI, 34 ; Hieronym. Chronic. ad ann. 246. — Sévera, femme de Philippe, était en correspondance avec Origène.