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se contenter d’une longue, sèche et fatigante liste de noms et de faits. Pour y arriver, il fallait faire ressortir certaines circonstances particulières ; dessiner avec vigueur les imposantes figures de l’Église ; grouper avec netteté les divers phénomènes de la vie chrétienne ; indiquer le vrai caractère des temps et l’esprit de chaque époque. C’était l’unique moyen de présenter un tableau vrai et fidèle. Si parfois, lorsqu’il s’agit de raconter les grands événements de l’Église, de peindre les admirables individualités qu’elle a produites, l’expression s’anime et s’échauffe sous ma plume ; ou bien encore, si, lorsqu’il s’agit de flétrir certaines personnes, de signaler certains faits honteux, ma parole devient, incisive et dure, il faut en accuser la nature même des choses. D’un côté, en effet, l’historien chrétien ne peut jamais ressentir un trop vif intérêt pour la dignité, l’éclat, l’élévation du Christianisme et de l’Église ; de l’autre, il ne saurait s’appliquer avec trop de soin à inspirer, par des récits authentiques, par des tableaux copiés d’après nature, au cœur de l’élève, l’amour ardent et énergique de la vérité.

Quant à la partie matérielle de cet ouvrage, je crois devoir déclarer que j’ai eu l’insigne bonheur de profiter pendant dix années des travaux que l’immortel Mœhler avait réunis sur l’histoire ecclésiastique. Ils m’ont servi de point fixe, de base dans mes propres études, et plus particulièrement dans mes écrits. J’ai aussi mis à contribution les ouvrages les plus récents sur cette matière ; les publications si substantielles de Dœllinger, de Ruttenstock et de Katerkamp ; celles des protestants Gieseler, Engelhardt, Néander, Guérike, et de Carl Hase. J’ai donné une attention toute particulière aux nombreuses monographies des temps modernes, et aux travaux spéciaux, souvent excellents, que renferment les revues théologiques. Je crois avoir mis à ces recherches un soin peu ordinaire ; aussi, tout ce que je désire, c’est de voir ce simple essai de littérature ecclésiastique accueilli sur les bords de l’Oder, du Rhin, du Danube, de l’Ems et du Necker, avec une faible partie de l’intérêt que j’éprouvais sur les rives de la