Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/141

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sainte[1]. D’autres fois, il nomme cette société religieuse, qu’il appelait le royaume de Dieu, l’Église de Dieu[2], Εϰϰλησία. Il l’a promise, il n’en reste point là ; il la fonde réellement. Il choisit à cet effet[3] douze hommes grossiers, pauvres pêcheurs de la Galilée pour la plupart ; il en fait des pêcheurs d’hommes[4] et les nomme apôtres, c’est-à-dire envoyés, élus, fondés de pouvoir[5].

Le caractère particulier de chacun des apôtres représente en quelque sorte les diverses dispositions spirituelles et religieuses de l’âme humaine. Leur diversité se fond dans une unité pleine de beauté et d’harmonie. Colonnes de l’Église, continuateurs de l’œuvre du Christ monté au ciel, les apôtres vont annoncer à tous les peuples ce qu’ils ont entendu du Sauveur, ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ont touché de leurs mains, ce qu’il a souffert pour l’humanité. Ils ont été formés à cette grande mission par le Sauveur lui-même, qui les a enseignés de toutes façons, qui les a éprouvés, aimés, châtiés, relevés, consolés, qui a opéré des merveilles exprès pour eux[6], et leur a communiqué le pouvoir de faire des miracles, afin de les convaincre de sa mission et de les confirmer dans leur foi au Fils de Dieu[7].

Jésus les envoie souvent annoncer le royaume de Dieu : il leur révèle ainsi quelle est leur mission future ; il leur inspire de l’amour, de la joie, de la confiance en leur appel, et cela d’autant plus qu’il ne leur cache point combien leur

  1. Matth., XXVIII, 19 ; Marc, XVI, 15, 16.
  2. Matth., XVI, 18 ; XVIII, 17.
  3. Leurs noms sont Simon (Cephas, Pierre) et André (fils de Jonas) ; Jacques et Jean (fils de Zébédée, fils du tonnerre, Marc, III, 17) ; Thomas (Δίδυμος. Jean, XX, 24) ; Philippe ; Barthélemy (Nathanael. Jean, I, 46) ; Matthieu (Lévi. Matth., IX, 9) ; Jacques (ὁ τοὒ Αʹλφαίου Matth., X, 3 ; ϰαὶ τῆς Μαρίας. Matth., XXVII, 56 ; ὁ τῆς τοῦ Κλωπᾶ. Jean, XIX, 25 ; ἀδελφὸς τοὒ Κυρίου. Gal. I, 19) ; Thaddée (Δεββαῖος. Matth., X, 3 ; Ἱοῦδας Ἰαϰώβου. Luc, VI, 16 ; Act. I, 13) ; Simon (ὁ Ζηλωτής ὁ Κανανίτης. Matth., X, 4) ; enfin Judas Iscariote (Matth., X, 2-4 ; Marc, III, 16-19 ; Luc, VI, 14-16 ; Act. I, 13). Ce nombre de douze se rapporte évidemment aux douze tribus d’Israël.
  4. Luc, V, 1-11.
  5. Luc, VI, 13.
  6. Cf. Luc, IV, 38 sq. ; V, 1-10 ; Matth., VIII, 23-27 ; XIV, 22 ; XVIII, 1-9.
  7. Matth., X, 1 ; Luc, IX, 1.