Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.

plètement aux résultats nouvellement acquis de l’exégèse catholique ? Et néanmoins y en a-t-il beaucoup qui aient assez de loisir pour en poursuivre la recherche dans les arcanes des académies et des universités ?

Il y a donc là un double écueil que M. Alzog nous paraît avoir évité ; et c’est pourquoi il peut satisfaire les plus exigeants.

Son ouvrage n’est point assez volumineux pour effrayer l’homme du monde ; il l’est assez pour aider le savant dans ses recherches, le prêtre dans l’exercice de son ministère. Aux investigations consciencieuses de l’érudition allemande, il unit les vues larges et l’allure hardie d’une intelligence forte et libre, quoique toujours soumise à l’autorité sacrée dont relève la science religieuse. La narration marche sûre et rapide parmi les nombreuses citations originales qui appuient le texte. Le dogme, les hérésies, la discipline, l’archéologie, l’art chrétien, les faits généraux, la biographie des grands hommes, tout s’y lie et s’y enchaîne sans effort apparent.

Que si le lecteur veut approfondir l’étude entreprise sous les auspices de l’auteur, M. Alzog lui servira de guide éclairé en le ramenant aux sources, en lui fournissant les éléments d’une haute critique, d’un discernement exquis, sans lesquels les travaux historiques sont stériles pour les autres, presque inutiles pour soi-même.

Enfin, cette Histoire de l’Église suffira aux lecteurs ordinaires qui, sans efforts pénibles ni longues recherches, y trouveront l’appui dont on a si souvent besoin dans la polémique de chaque jour. Ils auront sous la main les archives de la gloire de l’Église, les documents authentiques de leur foi, pour les opposer à d’injustes détracteurs.

C’est précisément ce double caractère d’utilité pratique pour l’homme du monde et pour le prêtre, qui nous paraît avoir assuré le succès de ce livre en Allemagne et en France. Il est vrai que M. Alzog ne s’est pas lassé de le