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meure confondu devant la grandeur de l’ensemble, comme aussi devant la masse de détails qu’il faut saisir.

N’oublions pas d’ailleurs un autre fait : la profonde séparation entre le clergé et les laïques, commencée au XVIe siècle et soigneusement entretenue plus tard, tend à disparaître de plus en plus. Sans s’en apercevoir peut-être, chacun apporte sa pierre pour combler l’abîme. Ce qu’on a nommé l’apostolat laïque n’y a pas peu contribué ; nos discordes elles-mêmes, jointes au mouvement de retour qui se manifeste par les hommes que le protestantisme anglican était habitué à regarder comme ses représentants les plus illustres. Aussi, grâce à ces divers causes, bien des préjugés se sont effacés, bien des préventions sont tombées. Il n’est pas jusqu’à nos adversaires qui n’y concourent par l’ardeur de leurs attaques contre nos dogmes les plus sacrés, contre nos espérances les plus légitimes. À leurs accusations, vieilles au fond, mais nouvelles quant à la forme, il a fallu répondre par des faits palpables, authentiques : en d’autres termes, par l’histoire, par l’Histoire de l’Église.

Mais c’est ici surtout que la plupart des hommes d’étude seront arrêtés par la grandeur de l’ensemble, ou par la masse des détails dont nous parlions tout à l’heure.

Que si l’on s’attache aux détails, en est-il beaucoup parmi nous chez lesquels l’amour de la vérité soit assez ardent, ou même qui aient assez de temps pour digérer les annales de Baronius, pour compulser les collections de Labbe, de Mansi, de Hardouin, ou pour lire seulement le limpide, mais trop passionné Fleury ?

Au contraire, veut-on embrasser uniquement l’ensemble, que devient alors l’histoire, réduite aux simples proportions d’un manuel ? que devient surtout celle de l’Église, dont l’autorité irréfragable repose essentiellement sur les documents nombreux et authentiques qui constatent la pureté et la perpétuité de sa foi ? D’un autre côté, quels chrétiens vraiment studieux voudraient renoncer com-