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Le ciel dans le néant un jour disparoîtra,
Et sous le poids des ans, la nature affoiblie,
Tombera, pour jamais, sans vigueur et sans vie.
Mais l’ame n’aura point à redouter la mort,
La fraîcheur, la jeunesse embelliront son sort ;
Je serai triomphant au sein du choc des mondes,
Au sein de leurs débris luttans contre les ondes…

Quelle sombre langueur s’empare de mes sens ?
Un froid mortel saisit mes membres chancelans :
La nature épuisée a borné ma carrière ;
Elle veut du repos… Je vais la satisfaire.
Mon ame, à son réveil, présent digne des dieux,
Quittera sa prison, pour voler dans les cieux…
Que le mortel rongé par les remords du crime,
Succombe, en frémissant, au trouble qui l’opprime,
Caton n’a rien à craindre en ses derniers momens ;
Le sommeil et la mort lui sont indifférens.

É. DÉPIERRIS.
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LE POURCEAU ET LES ABEILLES.
Fable.

Que j’aime Lafontaine et ses charmans écrits,
Où, d’Ésope et de Phèdre, imitateur habile,
Il plaît par ses détails, enchante par son style
Et par ses tours naïfs charme tous les esprits !