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LA JARDINIÈRE ET L’ABEILLE.
Fable imitée de Gleim.


Un beau jour de printemps, dans un vaste jardin,
Où Flore avoit versé sa brillante corbeille,
De fleur en fleur voltigeoit une abeille,
Et s’empressoit de cueillir son butin.
Ignores-tu, lui dit la jardinière,
Que beaucoup de ces fleurs enferment du venin ?
Si je le sais, répond la prudente ouvrière,
Assurément, mais aussi dans leur sein
Tout n’est pas du poison le choix est mon affaire.
Cette fable, à mon sens, dit à tout écrivain :
Sachez faire un bon choix ou renoncez à plaire.

La cit. BRIQUET.
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MILON.
Idylle imitée de Gessner.


Un jour Milon, dans un bois de sapins,
Prit un oiseau dont le plumage
Ne cédoit en beauté qu’à son joli ramage.
Il lui du creux de ses mains
Une prison, et transporté de joie,