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AH ! QU' C’EST BÊTE !

RONDE BURLESQUE ET POPULAIRE

Paroles de MM. F. BAUJIAINE et H. BLONDEAU.—Musiqne de Léopold BOUGNOL. La musique chez MM. E. COUDRAY et Cie, éditeurs, à Paris, 376, rue Saint-Honoré. (Au moment où la musique du couplet commence, portant la main à la poche du portefeuille et d’une voix inquiète.) Ahl... Il me me semble pourtant que je l’avais mise là... je me serai trompé sans aucun doute... (Il fouille dam ses autres poches.) Je l’aurai placée dans celle-ci... dans celle-là non plus 1... Ah ! mais c’est très-désagréable !... Comment faire ?... [Toujours très-embarrassé.)Je vous demande..-, mille pardons, mesdames, ainsi qu’a vous, messieurs... Si je me vois obligé de me retirer, Sansm’êtro fait entendre... Mais vous savez... mon peu de mémoire... ma légèreté... mes vingt-cinq ans... etpuis enfin, c’est une chose qui peut arriver à tout le monde. Vous comprenez, je mets ma chanson là, et puis, crac, je ne la trouve plus !... Je regrette seulement... (Tout en se retirant.) de m’être glissé maladroitement dans une telle position... Ce sera pour demain soir, voilà tout ?... Ml sort de scène ) On entend un grand éclat de rire au dehors, il. entre en tenant son chapeau d’une main, et de l’autre sa clianson pliée en quatre, toujours en riant.) Ah ! Elle est bonne la charge, faut-il être étourneau, mon Dieu ! faut-il être étourneau. Je l’ai retrouvée, ma chanson, savez-vous où elle était nichée ?... Dans la coiffe démon chapeau... Je l’avais mise là pour qu’elle ne me sortît pas de la tête !....{/J part d’un nouvel éclat de rire.) (S’adressnnt au souffleur après avoir pris son sérieux). Monsieur 1 (Plus fort.) Monsieur I (Criant.) Monsieur !... Vous me demandez pourquoi je crie, mais vous dormez, malheureux I... Dites donc, voulez-vous me souffler cette petite machine là... Oui, alors allons-y gaiment. {A l’orchestre.) Et maintenant, messieurs de l’Orchestre, en avant la musique, et du nerf au refrain. (Au chef d’orchestre.) Quant àvousl... ctàvotre piano : A liez Gros. Croire aux mensong’s d’un’ réclame, Ne jamais avoir d’argent,

Garder toujours la mêm’ femmet

Ne s’ griser qu’un’ fois par an... Ahl qu’c'est bêteI

(bis.)

Et dir’ qu’on voit d’ ces chos’s là ! Pour êtr’ bête,

J’ie répète,

Ahl qu’ c’est donc bête !... Oh ! la, la ! Quand on est près d’un’ fillette

Dont les yeux veul’nt dir’ beaucoup. Ne pas lui conter fleurette,

Ne pas lui... sauter au cou.—Ah ! etc. Rencontrer deux sergents d’ ville Qui cherchent un malfaiteur.

Les suivr’ comme un imbécile,

Et êtr’ pris pour le voleur.— Aht etc. Un monsieur fait un’ boulette

Pour le chien de son portier,

Il y goût’, puis il la jette...

C’est lui qui meurt lepremier. —Ah ! etc. L’an dernier ma tante est morte,

Hier, son vieux pharmacien

Me demand’ comment ell* s’ porte. Moi,j’ lui réponds qu’ell’va bien. —Ah ! Ce matin, ru’ de l’Estrapade,

J’ fais la rencontr’ d’un ami,

Après trois heur’s de prom’nade,

3’ m’aperçois que c’ n’est pas lui.—Ah ! D’un’ lot’rie, l’cinq cent trent’-quatre Me fait gagner le gros lot,

.

,

Pour toucher, j’ fil’ quatre à quatre, En rout’j'perds mon numéro.—Ah ! etc. Craignant que la pluie m’transperce, J’emporte mon en tout cas,

Quand j’ai reçu tout’ l’averse,

J’m'aperçois quej’l'ai sous l’bras.— Ah ! Je vais dimanch’ dans un’ tëte,

J’emmèn’ ma femrn/, mon enfant,

J’rentr’, faut-il que j’aie peu d’tête ?... J’ies oublie au Restaurant ! — Ah !etc. Après un’ tell’ balançoire,

Pour prix d’ mon p’tit boniment,

J’ parierais bien qu’ l’auditoire Va m’adresser c’ compliment :

Ah ! qu’ c’est bête !

(bis.)

Peut-on chanter d’ ces chos’s là

Pour êtr’ bête !

J’ 1’ répète,

Ah ! qu’ c’est donc bête !... Oh ! la, la !