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AVANT-PROPOS

de dessein dans le grand tout infiniment varié annonce un seul principe, ce principe doit agir sur tout être, ou il n’est plus principe universel.

« S’il agit sur tout être, il agit sur tous les modes de tout être. Il n’y a donc pas un seul mouvement, un seul mode, une seule idée qui ne soit l’effet immédiat d’une cause universelle toujours présente.

« La matière de l’univers appartient donc à Dieu tout autant, que les idées, et les idées tout autant que la matière.

« Dire que quelque chose est hors de lui, ce serait dire qu’il y a quelque chose hors du grand tout. Dieu étant le principe universel de toutes les choses, toutes existent donc en lui et par lui[1]. »

Le but de notre travail est de soumettre au jugement du monde scientifique une doctrine de la nature du fluide électrique, et une explication des propriétés qui permettent à ses courants de produire tous les grands effets considérés comme autant de forces ou causes générales distinctes et indépendantes.

Après avoir admis l’unité de principe, nous devions supposer ce principe éternel et créateur de l’univers, et, pour le trouver, il nous fallait nécessairement remonter à l’origine de la vie.

C’est ainsi que nous avons été conduit à la théorie cosmogonique exposée à la première page de ce livre.

Un grand nombre des propositions que nous allons émettre pourront être considérées comme des paradoxes insoutenables, et, cependant, il n’en est pas une seule, peut-être, qu’on ne puisse retrouver dans les traditions religieuses ou dans les œuvres

  1. Dictionnaire philosophique, art., Idée, section II.