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AVANT-PROPOS



L’unité de force est généralement acceptée par les physiciens, et un grand nombre de savants ont pensé que cette force unique est l’électricité, dont le son, la pesanteur, la lumière, le calorique et tous les phénomènes nerveux et vitaux[1] ne seraient que des effets.

Si cette doctrine n’a pas rallié tous les suffrages, c’est que la nature encore trop mystérieuse des courants électriques ne permettait pas d’expliquer leur rôle dans les phénomènes qui frappent nos sens.

Il est bien quelques faits qui pouvaient jeter un peu de lumière sur ces ténèbres ; mais, mal interprétés, ils ont produit un effet complétement opposé. Ainsi, les expériences ont démontré que les nerfs conduisent l’électricité, à peu près comme l’eau salée, quatre fois moins bien que les muscles, et des millions de fois moins bien que les métaux, et l’on

  1. Il faut traverser bien des siècles pour arriver à la découverte de la bouteille de Leyde, en 1746, époque où les applications de l’électricité à la thérapeutique prirent de l’extension, tant on était persuadé alors que l’agent électrique était analogue au principe de vie.
    (Becquerel, Mémoire présenté à l’Académie des sciences, le 11 mars 1867.)