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L’ÂME DES MAINS

Il fit encore un pas vers elle. Nerveuse, elle poussa un fauteuil devant elle et se raidit encore contre le mur.

Walther ne put se contenir davantage et se jeta sur elle, renversant les meubles qui se trouvaient sur son passage. Ses yeux, injectés de sang, déchaînaient toute la bestialité de son instinct et sa mâchoire fortement serrée était mauvaise et cruelle.

— Tu seras à moi… Tu me l’as promis…

Il l’avait clouée au mur. L’unique défense de Waltrude se bornait à des mouvements de tête pour éviter les lèvres concupiscentes de Walther qui cherchaient les siennes. Oh ! son haleine était repoussante et son contact lui aurait été abject. Sa main, rampant sur la tapisserie, rencontra heureusement le cordon de sonnette. Elle tira. Elle sentit que c’était là sa délivrance.

D’une voix sèche, elle déclara :

— J’ai sonné !

Walther bondit en arrière. Il avait lâché prise. Un tremblement nerveux secouait tous ses membres ; ses doigts inassouvis frémissaient dans le vide. Un laquais entra.

— Reconduisez le Chevalier.

Walther cacha sa fureur dans un profond salut et silencieusement se retira.

La chambre est obscure et silencieuse. Un candélabre posé sur le clavecin l’éclaire faiblement. Des