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mépris pour les savants officiels de son temps et surtout pour ses confrères les médecins. Au début de la leçon d’ouverture du cours qu’il fit à Bâle, il brûla publiquement les ouvrages classiques de la médecine, déclarant qu’il y avait plus de science dans la semelle de ses souliers que dans tous ces livres, et fit une profession de foi d’une belle indépendance : « Ce qui fait un médecin, dit-il (Préface du Paragranum), ce n’est pas les empereurs, les papes, les privilèges, ce sont les cures. Je guéris le mal vénérien, le pire de tous, et vous me traînez dans la boue !… Vous êtes des imposteurs et des ignorants : je ne vous confierais pas un chien. Je ne hante pas la Cour des rois ; est-ce que j’en vaux moins que vous ? Est-ce que la servilité ou un serment rendent le médecin plus habile ?… ».

Cette proclamation ne devait pas lui faire d’amis. A la suite d’une contestation qu’il eût avec un chanoine qui refusait de lui payer ses soins, prétextant que la guérison avait été trop rapide, il dut quitter la ville et, après une période fort agitée, il mourut en 1541, à l’hôpital de Salzbourg, ne laissant qu’une vieille bible pour toute fortune.

Paracelse porta tous ses efforts sur la thérapeutique. Il vanta les formules simples et condamna les associations médicamenteuses illogiques de son époque. Il fut le premier à indiquer les rudiments de la thérapeutique minérale : C’est ainsi qu’il recommanda l’antimoine comme topique pour certaines ulcérations, le plomb comme astringent sur les fistules, l’oxyde rouge de fer contre