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tions scientifiques, mais c’est par l’école d’Alexandrie que devait se faire cette transmission. La destruction de la grande bibliothèque par Dioclétien n’avait pas fait disparaître tous les savants, ni tous les livres, et Alexandrie resta un centre d’enseignement même après que les Arabes eurent définitivement pris possession de l’Egypte.

Lorsque le Khalife Monavia transporta sa résidence en Syrie, les Ecoles de Bagdad et de Damas remplacèrent définitivement celle d’Alexandrie, mais la Syrie étant à ce moment remplie de Grecs, l’influence de ces derniers continua de se faire sentir. Aux IXe et Xe siècles, à l’époque des Abassides et plus particulièrement d’Haroun-al-Rachid, ces écoles prirent un grand développement et produisirent un nombre considérable de traductions des médecins grecs. Jusqu’à cette période, les Arabes ne firent que s’assimiler la science étrangère et ne produisirent rien d’original.

En même temps que la médecine, et au même titre, l’alchimie devait les intéresser. Les Arabes furent plus des pharmaciens que des médecins et leur étude approfondie de la matière médicale devait les rapprocher de l’alchimie. Mais ce n’est pas seulement les études scientifiques qui devaient contribuer à la propagation de l’art d’Hermès ; Berthelot fait remarquer que les traditions techniques et industrielles, alliées à des pratiques mystiques durent avoir un rôle considérable à ce point de vue. Aussi, dès la fin du sixième siècle en trouvons-nous des traces : c’est tout d’abord un philosophe chrétien d’Alexandrie, Adfar, dont la réputation comme hermétiste fut telle qu’un jeune Romain,