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chez les Arabes, elle devait trouver peu de succès dans la médecine romaine, moins spéculative.

GRÉCO-ROMAINS. —L’extension de la médecine grecque à Rome est résumée par Galien (131-201) qui, né à Pergame, élève de l’Ecole d’Alexandrie, devint à Rome médecin des empereurs Marc-Aurèle, Verus et Commode. Lui aussi pratiqua l’astrologie puisque, dans son livre “ De diebus decretoriis ” (lib. III cap. Vl), il déclare avoir vérifié l’influence de la lune sur le pronostic. Mais son rôle essentiel fut de systématiser Hippocrate et de le fixer dans des dogmes qui devaient subsister longtemps. Disciple d’Aristote, il devait faire surtout la philosophie de la médecine, et la philosophie a priori. En effet, au lieu des quatre éléments d’Hippocrate (Feu, air, eau, terre), il ne voulut, comme les Pneumatistes, ne considérer que quatre qualités abstraites (chaud, froid, humide, sec). Il développa la théorie des quatre humeurs opposées deux à deux, le sang chaud et humide étant l’inverse de l’atrabile, froide et sèche, et la pituite, froide et humide, l’inverse de la bile chaude et sèche. Les quatre humeurs, selon leurs proportions réciproques, formaient les quatre tempéraments : sanguin, nerveux, phlegmatique, bilieux — avec Athénée, il admit l’esprit vital. — Les maladies étaient dues au défaut de proportion entre ces quatre humeurs dans nos organes et il appela “ intempéries ” ces causes morbides. Remarquons que pour lui, la maladie a une cause toute matérielle et qu’il ne fait jouer aucun rôle en pathologie à l’esprit vital qui deviendra, au contraire, au moyen âge,