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à la distillation de l’or des philosophes. Plutarque lui-même voit dans la théogonie des Grecs la Science de la Nature cachée sous une forme symbolique. Il ajoute que, par Latone, on entend l’eau, par Junon, la terre, par Apollon, le soleil, par Jupiter, la chaleur, etc.

Le médecin grec Dioscoride aurait fait le premier une allusion directe à l’alchimie en écrivant : « Quelques-uns rapportent que le mercure est une partie constituante des métaux ». Les manuscrits vraiment alchimiques, dont Berthelot a donné la traduction et le texte, sont d’une époque relativement récente. Tel est le manuscrit A. fol. 196 sur l’Ouroboros. On y lit ceci :

« Voici le Mythe : le Serpent Ouroboros, c’est la composition qui, dans son ensemble est dévorée et fondue, dissoute et transformée par la fermentation. Elle devient d’un vert foncé et la couleur d’or en dérive. C’est d’elle que dérive le rouge appelé couleur de cinabre ; c’est le cinabre des philosophes.

« Son ventre et son dos (au serpent) sont couleur de safran ; sa tête est d’un vert foncé ; ses quatre pieds constituent la tétrasomie ; ses trois oreilles sont les trois vapeurs sublimées.

« L’un fournit à l’autre son sang et l’un engendre l’autre ; la nature réjouit la nature, la nature charme la nature, et cela non pas pour telle opposée à telle autre, mais pour une seule et même nature procédant d’elle-même par le procédé chimique et avec grand effort… »

En tous cas, nous voyons, par les documents que nous