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Nous ne connaissons que quelques ouvrages écrits en grec qui lui sont attribués, parmi lesquels le Poïmandrès qui semble être une production de l’école des Thérapeutes d’Egypte. Quant à la Table d’Emeraude qu’on lui a également attribuée, nous avons vu ce qu’il faut en penser.

Ce qui est surtout intéressant à considérer, dans les légendes relatives à ce personnage, c’est la réunion en lui de la science secrète des temples avec la médecine. C’est ainsi que parmi ses huit disciples figure “ Nefer-Tem ” ou “ Imhotep ” que les Grecs appelèrent Imouthés ou Imuth et qu’ils identifièrent avec leur Asclépios. Le nom Imhotep (I-em-hetep) signifie “ celui qui vient en paix ”. Il était spécialement le dieu de la médecine, le dieu qui envoie le sommeil à ceux qui sont dans la souffrance. Son temple était à Memphis.

Les Egyptiens auraient été très versés dans l’art des transmutations puisque, vers 290, Dioclétien fit brûler une foule de leurs livres d’alchimie afin qu’ils ne puissent s’enrichir par cet art et se révolter contre les Romains. Les papyrus de Leyde ont échappé à cette destruction. Berthelot et Ruelle (Collection des anciens alchimistes grecs. Paris, 1888) les ont soigneusement étudiés. Ils ont été conservés à Thèbes avec une momie et proviennent d’une collection d’antiquités égyptiennes réunies au début du XIXe siècle par le chevalier d’Anastasi, vice-consul de Suède à Alexandrie. Ils sont fortement imprégnés de gnosticisme juif. C’est ainsi que le papyrus V