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de la matière minérale) et d’y appliquer “ le feu secret ”, c’est-à-dire la force vitale qui allait la développer.

Il n’est, certes, pas absurde de croire à l’influence des causes chimiques sur les phénomènes biologiques, et Yves Delage même aurait réussi à féconder, par des moyens absolument chimiques, des œufs d’animaux marins. C’est d’ailleurs, une tendance de la science actuelle d’essayer d’expliquer toute la vie par des toxines, des ferments et du chimiotactisme.

Pourtant, le problème de l’homunculus ne devait avoir d’autre résultat que d’alimenter les contes merveilleux des romanciers et des poètes. C’est ainsi que, dans le second Faust de Gœthe qui est une œuvre si curieuse et si pleine de doctrines alchimiques, l’Homunculus est un personnage fort intéressant, qui raisonne étrangement bien au fond de son bocal.

On y a beaucoup cru, avec la naïveté mystique du moyen âge, on a même indiqué la recette de fabrication, et Paracelse (De natura rerum) la rapporte fidèlement : Il suffit de placer une fiole contenant du sperme dans le corps d’un cheval en putréfaction.

« Ut autem id fiat, hoc modo procedendum est : Spermaviri per se in cucurbita sagillata putrefiat summa putrefactione ventris equini per 40 dies, aut tamdiu donec incipiat vivere et moveri ac agitari, quod facile videri potest ».

Lusitanus rapporte que Julius Camillus avait, dans une fiole, un petit homme haut d’un pouce, qu’il avait fabriqué par des moyens alchimiques. On fit une légende