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4o On met ce flacon pendant un mois dans du fumier de cheval.

5o Ensuite, on verra, au fond du flacon, les graines qui seront devenues « comme de la gelée ».

6o Il s’agit alors d’exposer, durant l’été., ce flacon bien bouché, au soleil pendant le jour, à la lune pendant la nuit, seulement quand le temps sera beau.

Au bout de deux mois à un an, la matière s’épaissit tellement qu’elle forme une poussière bleuâtre. Il suffit alors d’exposer le flacon à une chaleur douce pour voir s’élever le tronc, les branches et les feuilles de la plante, et on peut recommencer autant de fois qu’on le désire.

Il paraît que cette expérience aurait réussi si nous en croyons Guy de Labrosse qui, dans son livre “ De la Nature des plantes ” (Paris, 1664. IV, p. 44) rapporte l’histoire suivante qu’il emprunte d’ailleurs à Quercetanus :

« Un certain Polonais savait renfermer les fantômes des plantes dedans des fioles, de sorte que, toutes les fois que bon lui semblait, il faisait paraître une plante dans une fiole vide. Chaque vaisseau contenait sa plante : au fond était un peu de terre, comme cendres. Il était scellé du sceau d’Hermès. Quand il voulait l’exposer en vue, il chauffait doucement le bas du vaisseau : la chaleur, pénétrant, faisait sortir du sein de la matière, une tige, des branches, puis des feuilles et des fleurs, selon la nature de la plante dont il avait enfermé l’âme. Le tout paraissait aussi longtemps aux yeux des regardants que la chaleur excitante durait ».