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Quelques alchimistes se vantaient de pouvoir rendre la jeunesse à des vieillards : Alain de Lisle et Raymond Lulle auraient ainsi prolongé leur vie, mais, chose plus miraculeuse, Nicolas Flamel, après avoir disparu en 1418, ne serait pas mort, à en croire la légende, mais parti aux Indes avec sa femme ; et Paul Lucas, dans le récit de son voyage en Asie Mineure qu’il fit au XVIIe siècle, raconte qu’il trouva à Burnous-Bachi, le dervis des Usbecs, lequel lui affirma que Nicolas Flamel et sa femme étaient vivants, aux Indes, grâce à la pierre philosophale.

c) LA PALINGÉNÉSIE. — La palingénésie est facile à définir par son étymologie : c’est une régénération. Ce n’était pas assez pour l’ambition des alchimistes que la création de l’or et la prolongation de la vie, ils voulurent encore donner cette vie de toutes pièces et reproduire, dans leurs fioles, le grand mystère de la création. C’est à ces tentatives spécialisées au règne végétal, que l’on donne le nom de Palingénésie. Ici, l’alchimie nous apparaît nettement comme la “ Science de la vie ”. Le problème consistait à reproduire des plantes avec leurs cendres. Il a pu être ainsi tenté : brûler une plante, dissoudre ses cendres dans de l’eau et faire geler cette eau de façon à obtenir des efflorescences qui reproduiront plus ou moins, exactement la forme de la plante. Mais on pouvait objecter qu’il ne signifiait pas grand chose et les résultats en étaient fort discutables. Aussi, les alchimistes se sont-ils proposé une réalisation plus parfaite : ils ont voulu obtenir non plus une image de la plante détruite, mais une plante nouvelle et vi-