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au point de le mettre en rapports avec la sagesse divine, avec les intelligences supérieures qui occupent les plus hautes sphères de ce monde des idées dont nous avons parlé et dont la “ lumière astrale ” est le substratum.

Tout d’abord, on peut ne voir aucune relation logique entre ces trois propriétés de la pierre philosophale : transmutation, panacée, Spiritus Mundi. Pourtant nous venons de voir que ces trois propriétés correspondent aux trois éléments du bonheur complet : richesse, santé, sagesse. Une relation bien plus logique nous apparaît quand nous cherchons à nous représenter l’essence et le mode d’action de cette fameuse pierre.

Elle est, en effet, une condensation de la vie universelle. Comme nous l’avons vu déjà, cette force vitale universelle, cet agent unique de toutes les vies, cette lumière astrale, imprègne toutes les substances et tous les êtres, mais elle s’y trouve plus ou moins condensée et plus ou moins parfaite selon la nature même de ces derniers. Fabriquer la pierre philosophale, c’est condenser en très peu de substance beaucoup de cette force vitale, qui, d’ailleurs, ne saurait se manifester sans la matière « car il est certain, dit David de Planiscampy, que quoique l’esprit du monde et l’esprit de notre corps soient un même esprit, néanmoins cet esprit ne tombe pas sous nos sens que couvert d’un vêtement, lequel est toujours en forme de sel ; c’est pourquoi les anciens ont, très à propos, parlant de l’esprit universel, avancé cette maxime : « In Sole et Sale naturae Sunt omnia. » (Traicté de la vraye, unique, grande et